Le 22 août, l’Église propose à notre contemplation le mystère de la royauté de Marie. La place dans le calendrier liturgique de cette fête instituée 1954 souligne le lien qu’elle entretient avec l’événement de l’Assomption. Marie est Reine parce qu’elle a pénétré les Cieux, et qu’elle y a été couronnée par Dieu comme Reine de l’univers et des anges, Reine des saints et de l’Église.

Comment une créature terrestre peut-elle prétendre à un tel honneur ?
Le couronnement de Marie par Dieu ne fait que sanctionner un état. Notre-Dame est Reine parce qu’elle est Mère, Mère de Jésus et donc Mère de Dieu.

Dans ses Derniers entretiens, sœur Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face affirmait :
« On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du ciel et de la terre, mais elle est plus Mère que Reine, et il ne faut pas dire à cause de ses prérogatives qu’elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil, à son lever, fait disparaître les étoiles. Mon Dieu ! Que cela est étrange ! Une Mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants ! Moi je pense tout le contraire, je crois qu’elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus… »
(21 août 1897)

L’Évangile rappelle comment l’annonce de cette maternité a été portée à Marie, de la part de Dieu, par l’ange Gabriel :
« Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; il régnera pour toujours sur la maison de Jacob et son règne n’aura pas de fin. »
(Lc 1,31-32)

La mère d’un roi est reine. Aussi Marie est-elle Reine en tant que Mère du Fils du Très-Haut, le Prince de la paix. Elle est Reine toute glorieuse en même temps qu’elle est Mère toute miséricordieuse aux côtés de son Fils.

Contempler Marie, c’est se souvenir aussi qu’elle est créature, « sortie de la bouche du Très-Haut ». Plus que toute autre créature, Marie est la parfaite réalisation du plan divin sur l’homme, tant par ce qu’elle a reçu dès l’origine, sa conception immaculée, que par le chemin de croissance dans la charité qu’elle a parcouru tout au long de sa vie.

La grandeur de Marie est au service de sa mission de Mère de Dieu. Cette grandeur naît aussi d’une humilité sans pareille. De toute la descendance d’Adam, Marie est la seule qui ne soit pas née dans l’état de séparation avec Dieu, ni ne se soit jamais opposée à lui par le péché personnel. Ouverte à l’égard de son Créateur, Marie reçoit le maximum de ce qu’une créature peut
recevoir. Elle est pleine de grâce. Transparente à la lumière divine, elle accueille en son sein le Fils de Dieu.

Dans ses Derniers entretiens Sainte-Thérèse nous enseigne :
« Ce que la Sainte Vierge a de plus que nous, c’est qu’elle ne pouvait pas pécher, qu’elle était exempte de la tache originelle, mais d’autre part, elle a eu bien moins de chance que nous, puisqu’elle n’a pas eu de Sainte Vierge à aimer ; et c’est une telle douceur de plus pour nous, et une telle douceur de moins pour elle ! »
(21 août 1897)