Saint-Benoît est considéré comme un très grand maître spirituel. Sa règle est un modèle d’équilibre pour tous ceux qui veulent suivre le Christ.

Bien qu’écrite pour des moines, elle peut parler au coeur de tous les fidèles, particulièrement au travers de ses sept premiers chapîtres.

Découvrons l’enseignement du Maître au chapître IV : une bonne feuille de route pour le carême !

LES INSTRUMENTS À METTRE EN OEUVRE
POUR LE BIEN

Avant tout, aimer le Seigneur Dieu de tout
son cœur, de toute son âme et de toutes ses
forces ;
ensuite le prochain comme soi-même.
Puis ne pas commettre de meurtre,
ni d’adultère, ni de vol.
Pas de convoitise, ni de faux témoignage.
Honorer tous les hommes, et ne pas faire à autrui ce qu’on ne veut pas
qu’on nous fasse.
Renoncer à soi-même pour suivre le Christ.
Châtier le corps ;
ne pas s’attacher aux plaisirs ;
aimer le jeûne.
Soulager les pauvres,
vêtir celui qui est nu,

visiter le malade,
ensevelir le mort.
Secourir celui qui est dans l’épreuve,
consoler l’affligé.
Se faire étranger aux agissements du
monde.
Ne rien préférer à l’amour du Christ.
Ne pas se mettre en colère.
Ne pas se réserver un temps pour la vengeance.
Ne pas garder de fourberie dans le coeur.
Ne pas donner une paix simulée.
Ne pas abandonner la charité.
Ne pas jurer de peur qu’on en vienne à se
parjurer.
Exprimer la vérité de coeur et de bouche.
Ne pas rendre le mal pour le mal.
Ne pas faire de tort mais supporter avec
patience les torts qui nous sont faits.
Aimer les ennemis.
Ne pas maudire ceux qui nous maudissent,
mais plutôt les bénir.
Soutenir persécution pour la justice.
Ne pas être orgueilleux,
ni bon buveur,
ni gros mangeur,
ni grand dormeur,
ni paresseux.
Ne pas être porté à se plaindre,
ni à dénigrer.
Mettre en Dieu son espérance.

Si l’on voit quelque bien en soi-même, l’attribuer
à Dieu non à soi ;
mais le mal, savoir qu’on en est toujours
l’auteur et le réputer sien.
Craindre le jour du jugement.
Redouter l’enfer.
Désirer la vie éternelle en toute avidité spirituelle.
Avoir chaque jour la mort sous les yeux.
Veiller à toute heure sur les actes de sa vie.
En tout lieu se savoir avec certitude sous le
regard de Dieu.
Briser aussitôt contre le Christ les pensées
mauvaises qui surgissent dans le coeur, et les dévoiler
à un père spirituel.
Garder sa bouche de tout propos mauvais
ou inconvenant.
Ne pas aimer beaucoup parler.
Ne pas dire de paroles vaines ou qui portent
à rire.
Ne pas aimer rire beaucoup ni aux éclats.
Écouter volontiers les lectures saintes.
S’adonner fréquemment à la prière.
Confesser chaque jour à Dieu dans la prière
ses fautes passées avec larmes et gémissements,
et s’en corriger à l’avenir.
Ne pas céder aux désirs de la chair.
Haïr la volonté propre.
Obéir en tout aux ordres de l’abbé, même
si, par malheur, il agissait autrement, se sou –
venant du précepte du Seigneur : « Ce qu’ils

disent, faites-le, mais ne faites pas ce qu’ils
font ».
Ne pas vouloir être dit saint avant de l’être,
mais commencer par l’être pour qu’on le dise
avec vérité.
Accomplir chaque jour effectivement les
préceptes de Dieu.
Aimer la chasteté.
Ne haïr personne.
Ne pas avoir de jalousie ;
ne pas agir par envie.
Ne pas aimer la dispute.
Fuir la prétention,
et vénérer les anciens.
Aimer les jeunes.
Par amour du Christ, prier pour ses ennemis.
En cas de discorde, rétablir la paix avant le
coucher du soleil.
Et ne jamais désespérer de la miséricorde
de Dieu.
Tels sont les instruments de l’art spirituel.
Quand nous les restituerons au jour du jugement,
si nous les avons mis en oeuvre sans
relâche, jour et nuit, en retour nous recevrons
alors du Seigneur le salaire que lui-même a promis
: « Ce que l’oeil n’a pas vu, ni l’oreille
entendu, ce que Dieu a préparé pour ceux qui
l’aiment. » Quant à l’atelier où nous oeuvrons
diligemment à tout cela, c’est l’enceinte du monastère
avec la stabilité dans la communauté.